samedi 31 décembre 2011

« Si dlo bon pou chouval klè, i pou bon pou milé »!

«  Si dlo klè bon pou chouval, i pou bon pou milé »!


Souvent l’envie d’être soi aussi nous vient d’un autre. Pourquoi ai-je ce vouloir de me réconcilier avec notre langue créole ? J’ai lu d’Alphonse Daudet, défendant la langue française, cette pensée fort juste et édifiante qui dit que Quand un peuple tombe en esclavage, tant qu’il tient sa langue, c’est comme s'il tenait la clef de sa prison *!

Notre sagesse populaire me dit aussi : «  Si dlo bon pou chouval, i pou bon pou milé », si l’eau est bonne pour le cheval, elle l’est aussi sans doute pour le mulet.

Pour moi qui use si gauchement de ma langue maternelle, quel meilleur plaidoyer pour la langue créole ?  Nous peuples créolophones nous sommes tombés en esclavage et l’interdit d’être nous-mêmes nous tient encore à l’encolure. Cette belle langue créole est celle qui nous dit mieux, qui brasse et marie mieux les ondes profondes de nos états d’âme. Alors, je cherche à donner ce que j'ai de mieux.



* Alphonse Daudet, Contes du lundi », « La dernière classe ».